Un très grand millésime est qualifié comme tel parce qu’il produira des vins de longue garde. De toute évidence, ces vins produits dans de très bonnes années ont, dès leur plus jeune âge, des qualités intrinsèques qui sautent au nez et au palais même s’ils sont un peu difficiles à déguster dans leur jeunesse. La puissance des tanins, le niveau d’acidité peuvent gêner le consommateur mais ils sont gage d’une longue conservation.
Revenons à l’adage pour noter que les plus grands terroirs des régions viticoles sont plus à même d’offrir une bonne résistance à la vigne dans des conditions difficiles et c’est sur ces plus grands terroirs qu’on produit les meilleurs vins dans les petites années. Dans les millésimes où les étoiles sont bien alignées pour donner les meilleures conditions climatiques possibles à la vigne pour produire des grands vins, on peut s’aventurer dans des vins issus de terroirs moins prestigieux.
A Bordeaux, 2015 a réservé de belles surprises et ils sont à déguster dès à présent et même sans tarder pour certains crus de la rive droite (Saint-Emilion et ses satellites: Puisseguin, Lussac, Pomerol, Côtes de Castillon et Fronsac). Les crus établis sur la rive gauche produisent plus de cabernet sauvignon et semblent bien parés à affronter les années.
Les 2016 et 2018 qui sont maintenant disponibles en marché sont l’archétype des petits vins à acheter pour s’assurer de pouvoir se régaler pour pas cher dans les 10 prochaines années à conditions que les vins soient conservés dans de bonnes conditions. A Bordeaux à partir de 15 à 20 francs il y a déjà de quoi se régaler mais c’est autour de 25 à 35 par bouteille qu’on trouve la plus belle palette de vins splendides et d’excellents rapports qualité/prix.
Il faut quelques fois sortir un peu des sentiers battus pour découvrir de très beaux vins, c’est le moment de s’y aventurer! Avec les 2 millésimes cités on a bien des chances de s’offrir de belles surprises.