Entre marché de commodités et marché de produits de luxe, les grands Bordeaux doivent choisir. C’est un fait établi, Bordeaux vient de connaître une période de « Bordeaux Basching » sans commune mesure avec ce qu’ils ont connu précédemment. Cette période est cruciale pour effectuer un choix et se repositionner en temps que région viticole de première place. La folie des prix sur les ventes de vins de Bourgogne est également en perte de vitesse (Voir Tweet du Liv-Ex du 02.02.2020).
C’est le revers de la médaille d’une période spéculative, j’en viens là à rebondir sur le titre de mon article. Un marché semblable à tous les marchés de commodités connaît des hauts et des bas avec des hausses exponentielles et des creux de vagues tout aussi effrayant. Rappelons-nous, au cours de ces 10 dernières années la spéculation sur le riz, le maïs, le cacao pour ne citer que des produits agricoles.
Avec quelques 35 années de présence sur le marché des vins, j’ose affirmer que la spéculation dans vin a fait plus de dégâts que les gains occasionnés par quelques “happy few”.
D’un autre côté, le vin, qui n’est pas une denrée indispensable à la vie, envie la position d’autres produits de luxe qui génèrent de très grosses marges aux détenteurs des marques. Jusque là, on ne peut pas reprocher aux domaines les plus prestigieux d’avancer sur cette voie. Cependant, le vin dans cette optique du monde du luxe nécessite la mise en place d’une communication adaptée et appropriée et des investissements en marketing considérables. (marketing-communication-distribution). La démarche centrée sur les rêves des clients amateurs de vin doit être au centre de toutes les démarches. Sans une mise en œuvre de ces options avec une mention importante sur la distribution, le marché du luxe restera un miroir aux alouettes.
Quelle option choisir ? Courir les deux lièvres à la fois risque de mener à l’échec des deux côtés. Le problème c’est que Bordeaux qui a la chance d’avoir une appellation comme nom d’une ville ne peut pas scinder en deux la production de ses vins entre deux marchés différents et il est encore moins possible sur le long terme d’essayer de tirer profit des meilleures tendances des deux options.
La finalité du vin reste un produit de consommation avec une durée de vie limitée. Bordeaux devrait profiter de cette remise en question sur le marché des grands vins pour se profiler avec un modèle d’affaire unique et vraisemblable pour retrouver la place qu’elle mérite dans les caves des meilleurs restaurants et dans les caves des vrais amateurs de vins.