Les vins Rosés. Arnaque ou doux mélange de subtilité et de savoir-faire…

par | Juin 30, 2020 | News

Les vins Rosés. Arnaque ou doux mélange de subtilité et de savoir-faire…

Juin 30, 2020 | News

Il n’a sans doute échappé à personne que les vins rosés sont de plus en plus à la mode ce qui entraîne une forte hausse de la production avec les dérives que cela comporte.

Néanmoins un rosé bien élaboré peut-être délicieux. La couleur du rosé (on les aime pâle en ce moment) dépend essentiellement du temps de macération de la pellicule des raisins rouges/noirs avec le jus du raisin. Pour rappel le jus de raisin est presque toujours blanc (99% des cas) et ce sont les anthocyanes (pigments) contenus dans la peau du raisin qui donne la couleur au jus pendant la période de macération. Un vigneron qui dédie ses vins à la production de rosé maîtrise parfaitement les temps de macération pour obtenir les couleurs souhaitées. Le reste relève du mode de vinification et surtout de la précision dans l’élaboration pour obtenir des vins subtils avec des arômes de fruits rouges frais (fraises des bois, framboises, myrtilles).

Les rosés n’ont aucune raison de faire plus mal à la tête que d’autres vins. Les maux têtes viennent d’un excès de soufre dans le vin. Autrefois il y avait énormément de mauvais rosés dont les vendanges étaient ramassées de façon très grossière et les quantités importantes d’impuretés qui passaient dans les cuves imposaient aux vignerons d’ajouter des quantités de soufre importante pour inhiber les levures et les bactéries indésirables. Aujourd’hui les soins apportés aux belles cuvées de rosés passent par des tris de vendanges et une vinification très soignée (Bio ou conventionnelle) qui autorise une forte diminution des antiseptiques.

Le but des mauvais rosés était de mettre en marché des vins à prix très attractifs sous prétexte qu’ils étaient bus dans des conditions de dégustation assez aléatoires. Au même titre qu’il est difficile de trouver un bon Beaujolais, Bordeaux, Loire à moins de 12.- / 15 .-francs suisses, il est hasardeux de se laisser tenter par des rosés à moins de CHF 6.- /8 .-. Certes il y a de l’alcool et une couleur sympathique mais les dégâts collatéraux peuvent être importants.

Une bonne partie des domaines de Provence ont su ramener les rosés de qualité sur les meilleures tables d’Europe et du monde. Dieu merci ces vins rosés ne sont pas encore tendance en Asie et nous pouvons conserver en Europe ces belles cuvées qui accompagnent très bien les poissons et les crustacés. Ils sont issus de méthodes de macération ou de pressurage. Je ne pourrais terminer cet article sans parler des rosés de saignées qui sont des saignées effectuées sur des cuves destinées à produire des vins rouges. Il s’agit après quelques heures de macération d’écouler une partie des jus afin de concentrer le moût restant en diminuant le rapport jus/pulpes dans le but de concentrer les couleurs et les arômes du vin rouge. Le jus écoulé est ainsi légèrement coloré et ensuite vinifié séparément pour donner un rosé de saignée.

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