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Bordeaux – Guide des millésimes

par | Sep 21, 2022 | News

L’objectif de ce guide des millésimes n’est pas de couvrir toutes les appellations du monde mais bien les vins de Bordeaux pour lesquels, chez B&S Wine, nous sommes spécialisés, mais également parce que ce sont les vins les plus «collectionnés», qu’ils ont une image d’extrême longévité et c’est effectivement le cas par rapport à d’autres appellations. Toute belle chose à une fin, le vin a une durée de vie qui va passer par 3 grandes phases aromatiques différentes.

1. Les vins jeunes sont dotés d’arômes primaires. Fruités, associés directement aux senteurs du raisin et aux notes florales.

2. Les arômes secondaires sont issus de la fermentation. Chatoyants, crémeux, fruits rouges et fruits cuits.

3. Les arômes tertiaires se démarquent par des senteurs d’humus, de cuire, de fruits confits, d’épices. On notera que lors de la présence d’arômes tertiaires, la couleur du vin tend à être moins dense et légèrement tuilée. La complexité du travail d’un vigneron est de trouver harmonie et équilibre entre ces 3 étapes cruciales de la vie d’une bouteille de vin avec chaque année une base de travail et une matière première différente.

Arrive ensuite les très vieux vins qui, lors de la dégustation, représentent davantage une émotion liée au millésime, dont les arômes varient fortement d’un vin à l’autre et d’une bouteille à l’autre suivant le lieu de conservation et la qualité du bouchon.

Si vous possédez des vins antérieurs aux années 1990, il ne faut pas hésiter à les boire dès à présent. Quant à leur valeur, elle suit souvent la courbe de la qualité gustative à l’exception des très grands vins qui deviennent rares.

1990 – très grand millésime à Bordeaux avec un potentiel de garde important. Dotés d’une belle fraîcheur ils sont superbes aujourd’hui.

1991-1992-1993 – ont été des petits millésimes à Bordeaux. Les vins risquent de présenter de fortes notes d’évolution.

1994 – millésime assez dur mais qui finalement s’est révélé intéressant bien que quelques fois un peu maigre.

1995 – très beau millésimes. Pour les 1er grands crus ils sont en pleine apogée.

1996 – la rive gauche s’en sort magnifiquement bien avec des crus qui font vraiment plaisir à boire. Les vins de la rive droite sont déjà sur la pente descendante à l’exception des crus dont l’assemblage contient davantage de cabernet.

1997 – on a eu beaucoup de plaisir à les boire au milieu des années 2000. Aujourd’hui ils sont fatigués.

1998 – austère dans son plus jeune âge, les vins ont mis du temps à se faire et à s’arrondir. Aujourd’hui, Saint-Emilion et Pomerol réservent de très belles surprises aux dégustateurs.

1999 – dans ce millésime il y a eu de très beaux vins à Margaux. Dans l’ensemble, le millésime est cependant moyen, il est temps de les boire.

2000 – millésime mythique qui le restera par sa date. Les vins ne tiendront certainement pas jusqu’en 2100 ni même 2050. Pour en avoir dégusté passablement depuis quelques années, il faut les boire et ne pas se laisser bercer d’illusion par la longévité promise de ce millésime du millénaire.

2001 – une merveille dans l’ombre du millésime 2000. En pleine apogée, les crus des vendanges 2001 sont intenses et complexes.

2002 – dit petit millésime à Bordeaux. Dans l’ensemble ils sont assez maigres et n’ont pas eu la structure suffisante pour tenir dans le temps.

2003 – année de canicule, manque d’acidité. Les vins étaient riches, pleins et sont au mieux de leur forme. Certains crus commencent à « fatiguer », il faut les boire.

2004 – millésime classique à Bordeaux. Les vins étaient assez durs au départ mais semblent être beaucoup plus harmonieux maintenant. A boire dès à présent.

2005 – noté comme grande année. Les vins se présentent très bien pour le moment avec une belle harmonie. Ils ont encore du potentiel mais j’encourage les amateurs à les ouvrir dès maintenant pour profiter de très beaux arômes secondaires.

2006 – appelons-le millésime « compliqué » car il a beaucoup plu en septembre 2006, la main du vigneron fera la différence. Par conséquent, certains crus sont délicieux et d’autres très décevant.

2007 – les fameux millésime en « 7 ». Gourmands et chatoyants dès leur plus jeune âge. Ils étaient à boire après 7 ou 8 années de bouteille. Aujourd’hui ils amorcent la pente descendante.

2008 -2009 -2010 – trois grands millésimes qui se suivent à Bordeaux avec des 2008 et 2009 prêts à boire et 2010 qui a encore un grand potentiel de garde pour ceux qui voudraient attendre encore un peu.

2011 – c’est une belle année à Bordeaux un peu à l’ombre du somptueux 2010 et de l’extravagant 2009. Il a y beaucoup de très bons vins. En pleine harmonie, suaves et gouleyants. Je recommande de les ouvrir et de les décanter doucement.

2012 – léger mais harmonieux. A boire maintenant,

2013 – si la technique n’avait pas été aussi pointue à Bordeaux, on n’aurait peut-être même pas pu faire de vin. Pour ce qui est en bouteille, c’est léger et un peu dénué d’arômes.

2014 – millésime austère mais avec une belle trame. Je pense que les crus de ce millésime réservent de belles surprises actuellement. A déguster.

2015 – grands vins. Tout est bon à Bordeaux et mérite d’être dégusté dès maintenant en prenant soin de décanter les vins avant consommation.

2016 – les bouteilles du millésime 2016 méritent d’être gardées très longtemps. C’est effectivement un très grand millésime plein de promesses mais qui vit une période de sommeil. Les vins se sont refermés, l’intensité et l’équilibre des vin réservent aux crus de ce millésime un avenir somptueux.

2017 – comme 2007, les vins seront très bons jeunes mais n’iront sans doute pas très loin. Il faut en profiter dès à présent.

2018 – millésime rond et gourmand. C’est une très belle année qui fait partie de la trilogie 2018-2019-2020. Pour les amateurs de Saint-Emilion et Pomerol il faut profiter dès à présent des senteurs fortes de fruits rouges frais des vins de 2018. C’est le moment de les déguster et ils ont encore de belles et longues années devant eux. Les deux derniers millésimes sont à garder dans le fond de la cave pour être sure qu’ils ne soient pas à portée de main avant 5 à 10 ans. Très grands vins à garder.

Il est utile de rappeler que le stockage des vins joue un rôle majeur dans la conservation et la longévité. Une cave aux températures stables entre 13 et 16° et un taux hygrométrie de 70% sont les conditions idéales. Les variations et les températures chaudes provoqueront une évolution nettement plus rapide des vins.