Alors que Bordeaux n’a jamais produit autant d’excellents vins, l’appellation la plus prestigieuse au monde souffre d’une image de cherté, portée par quelques dizaines de grands crus dont les prix faramineux ont atteint des sommets, engendrés par des spéculations passagères sur l’un ou l’autre de ces crus. Ces jeux spéculatifs s’apparentent à un jeu de l’avion ou finalement chacun essaye de refiler la patate chaude à un nouveau venu plus naïf. On peut comprendre l’envie de certaines propriétés de rentrer dans le jeu mais cette philosophie peut générer un goût amer en cas de retour de manivelle. Heureusement, les propriétés qui se lancent dans cette aventure ont souvent bien plus de moyens que ceux qui souhaitent acquérir quelques caisses de ces crus très prestigieux.
Ceci occulte l’immense richesse des crus de Bordeaux dont les prix au détail naviguent entre CHF 15.00 et 50.00 la bouteille. On parle de vins dont les qualités gustatives sont remarquables si tant est qu’on aime le merlot et les cabernets.
Bordeaux et les vins de l’appellation bénéficient d’une notoriété inégalée que la spéculation sur certains crus est venue ternir. Pour la majorité des amateurs, dégustateurs, buveurs, il existe une grande gamme de crus exceptionnels qui ne demandent qu’à être découverts. Chacun d’eux véhicule une histoire que les distributeurs sérieux souhaitent partager afin de découvrir les vins sous une autre facettes que celle du prix ou l’image qu’ils représentent.
Beaucoup de ces vins « découvertes » voire « pépites » bénéficient du savoir-faire des meilleurs acteurs de Bordeaux qui soignent chaque étape, depuis la pépinière à la mise en bouteille en passant par le travail de la vigne et la vinification ou chaque détail compte. Toute cette attention vise à produire des vins aux capacités de vieillissement rarement égalées dans d’autres régions viticoles.
L’expérience nous a montré qu’il en ressort des crus somptueux à des prix tout à fait abordables.
Parmi ces vins de plaisir, il est utile de rappeler qu’il existe des vins blancs secs de l’Entre-deux-Mers, qui se marient parfaitement avec les fruits de mers. Les Lalande-de-Pomerol, délicieux avec le gibier à plume, les vins des Côtes de Castillon, qui n’ont rien à envier aux crus de Saint-Emilion, les Fronsac, les Côtes de Bourg et les Côtes de Blaye, qui méritent qu’on s’y attarde tant ils reflètent le goût du bien vivre et des vins de partage. Sur la rive gauche, à plus forte proportion de cabernet sauvignon, les vins issus en majorité de ce cépage méritent quelques années de conservation. Ils révèlent dans leur jeunesse des arômes de cassis pour ensuite livrer des senteurs de cerises noires et de prune avec des notes chocolatées ou d’eucalyptus.
Last but not least, parlons de la magie des jeunes Sauternes, qui, servis frais à l’apéritif voire en cocktail selon les dernières tendances, apportent bien des émotions, une fraîcheur bienvenue et une palette aromatique exotique. Selon un article des « Echos » déguster un Sauternes à l’apéritif serait, contre toute attente, la meilleure façon de digérer. Un vieux Sauternes viendra clôturer majestueusement un repas de fête.